Un élève donne son avis sur : La Peur et autres nouvelles de Guy de Maupassant

par O. Desjours

Voici la critique d’un élève de quatrième sur un ouvrage de Maupassant. Et si ça vous donnait envie ???

 

 
Chers lecteurs et lectrices, je vais vous présenter ma critique littéraire du livre intitulé La peur et autres contes fantastiques de Guy De Maupassant.


 
Il a été écrit entre 1876 et 1890 et contient six nouvelles publiées dans différents journaux de l’époque. Comme vous l’avez appris à l’école, Guy De Maupassant est né le 5 août 1850 en Seine-Maritime de l’union de Laure Le Poittevin et de Gustave De Maupassant. Après une tentative de suicide et une période de dépression, il est interné dans la clinique du docteur Blanche. Mort le 6 juillet 1893, il est enterré au cimetière du Montparnasse.

 

Qu’est-ce que la peur d’après Maupassant ? Pour lui c’est un sentiment que n’importe quel homme peut ressentir. C’est une sensation atroce, effroyable et qui donne des frissons d’angoisse.
Durant sa courte vie il a l’air d’avoir beaucoup souffert. Mais un point positif , il a su transformer cette souffrance en des histoires passionnantes racontées dans le livre. Très touché par la séparation de ses parents, il partage ses doutes sur le mariage dans la nouvelle Lui ? (publié le 3 juillet 1883). Cette histoire est présentée sous forme de lettre destinée à Pierre Decourcelle (auteur de théâtre et de romans à feuilletons).


 
On peut déjà dire que la narration change d’une nouvelle à l’autre. Dans Sur l’eau (publié en mars 1876) le narrateur n’a pas vécu l’histoire mais elle nous est racontée par le canotier rencontré au bord de la mer. Toute une autre façon de conter nous est présentée dans Qui sait ? (publié le 6 avril 1890). Le narrateur nous fait part de son vécu, confié uniquement à son médecin. Une façon pour lui de se débarrasser de ses cauchemars.

 

Maupassant développe dans le livre les caractéristiques du genre fantastique. Il écrit, par exemple, dans Sur l’eau une fin qui laisse le lecteur en suspense (chute) : nous ne serons jamais pourquoi la vieille femme s’est retrouvée morte au fond de l’eau, une pierre attachée au cou. De même, toutes ses histoires se déroulent la nuit. Prenons pour exemple Lui ? où c’est de nuit que le narrateur aperçoit le « fantôme » qui le hante alors que le jour tout redevient normal. Les personnages ont aussi la plupart du temps un trouble psychique comme l’ivresse (Sur l’eau). De même dans Qui sait ? où le personnage devient fou et est interné dans une maison de santé.


 
En lisant ces nouvelles on apprend comment vivaient les gens de l’époque. Dans La Main (publié le 23 décembre 1883), on peut revivre un petit moment intense de la chasse avec le narrateur et Sir John Rowell, l’anglais aux cheveux et à la barbe rouges. De même, dans Apparition (publié le 4 avril 1883) ou dans Lui ?, on peut constater que beaucoup plus de personnes que maintenant avaient des serviteurs à leurs services.

 

Ces nouvelles étant écrites au dix-neuvième siècle, on peut remarquer que le langage n’est pas le même. Pour « s’évanouir » Maupassant utilise « défaillir » (qui n’est plus très utilisé). On peut aussi trouver les « lieues » qui sont les ancienne unités de distance ou encore « extraordinaire » qui n’a plus le même sens qu’aujourd’hui et qui désigne quelque chose qui sort de l’ordinaire. On y trouve aussi des expressions de l’époque qui maintenant nous paraîtraient étrange à l’usage comme « il m’eût fallu » qui aujourd’hui signifierait : « comme il m’aurait fallu ».


 
Guy De Maupassant reprend parfois des extraits de texte écrits par d’autres auteurs, poètes... Il utilise ainsi un extrait de Oceana Nox de Victor Hugo (1802-1885). Au début on ne comprend pas pourquoi il se sert de ce passage, mais après avoir lu la nouvelle, on se rend compte qu’il l’utilise pour évoquer les morts en mer dont la vieille femme retrouvée avec une pierre autour du cou.

 

Pour moi le point négatif le plus important c’est que ces histoires étant très courtes, ce sont en effet des nouvelles, le lecteur n’a pas d’indications précises sur les personnages, comme leurs caractères qui restent peu développés. Nous ne retrouvons pas non plus explicitement exprimées les deux explications, l’une rationnelle et l’autre surnaturelle , elle sont tout de même présentes mais peu apparentes.


 
Vous pouvez lire et relire les nouvelles dans l’ordre que vous souhaitez. Je vous conseille fortement de lire ce livre car les histoires sont intéressantes avec des détails astucieusement dissimulés par un auteur d’excellence. Mon histoire préférée reste Sur l’eau, je trouve en effet qu’il y a plus de détails dans l’action et que le suspense de la fin est vraiment bien écrit. L’ histoire que j’ai le moins aimé est Qui sait ? où les objets qui bougent et se déplacent ne font pas réels.